Le Conservatoire du littoral, établissement public administratif de l’État, acquiert, aménage et confie en gestion des espaces fonciers du littoral et des rivages lacustres en vue de les soustraire à l’urbanisation, de protéger les paysages qu’ils constituent et leur richesse écologique et patrimoniale, tout en les rendant accessibles au public.
Créé en 1975, le Conservatoire protège aujourd’hui plus de 213 500 ha situés sur le littoral. Son objectif à l’horizon 2050, dit du « tiers naturel », fixé par la Stratégie d’intervention 2015-2050, correspond à une cible de 320 000 ha protégés. Les terrains du Conservatoire sont confiés en gestion aux collectivités territoriales ou à des associations.
Son Contrat d’objectif et de performance a été signé le 15 juin 2021 avec la ministre de l’écologie, qui exerce la tutelle de l’établissement.
Le Conservatoire emploie actuellement 180 agents, fonctionnaires détachés ou contractuels, au siège à Rochefort, à Paris et dans les « délégations de rivages » réparties sur le littoral (en métropole et outre-mer). Ces délégations sont chargées, en lien avec les services du siège national, de négocier l’acquisition des terrains, d’organiser la maîtrise d’ouvrage des projets et travaux sur ces terrains, d’en confier et d’en piloter la gestion, en lien avec les structures gestionnaires.
La direction de l’établissement est située à Paris. La directrice adjointe et les 3 services nationaux du siège sont situés à Rochefort. Ils comprennent une cinquantaine d’agents répartis au sein du Secrétariat général, de la direction de l’action foncière et des systèmes d’information (Dafsi) et de la direction de la gestion patrimoniale (Dgpat).
La délégation Outre-mer, basée à Paris, coordonne l’action de 6 antennes permanentes situées dans les régions outre-mer. Elle met en œuvre, sous l’autorité du directeur du Conservatoire, la politique de préservation des rivages de l’outre-mer qui est proposée par les conseils de rivages puis validée par le Conseil d’administration de l’établissement.
L’antenne de Guyane, basée à Cayenne, emploie actuellement une responsable d’antenne, un chargé de mission aménagement et gestion et une chargée de mission projets stratégiques. Le recrutement d’une assistante administrative est en cours ainsi que d’un volontaire de service civique pour faciliter le lancement d’une démarche autour de la protection et la valorisation de la crique Fouillée et des monts littoraux de l’île de Cayenne. L’antenne de Guyane fonctionne en collaboration régulière avec les antennes des Antilles au sein d’une équipe régionale « Rivages français d’Amérique ».
Contexte
En Guyane, le Conservatoire du littoral a très fortement étendu son action au cour des 15 dernières années et est devenu un acteur majeur de la protection et de la valorisation des espaces naturels sur la bande littorale de ce vaste territoire. Il protège aujourd’hui 20 sites, soit environ 50 000 ha d’espaces naturels. Ces sites présentent une très grande diversité de superficies (de 1 à 20 000 ha) et d’enjeux (allant de sites urbains ou périurbains très fréquentés à des espaces naturels encore très préservés et très peu accessibles).
La gestion des sites du Conservatoire est confiée aux communes ou EPCI (Cayenne, Sinnamary/CCDS, Montsinéry-Tonnégrande, Macouria), au Parc naturel régional de Guyane et à des associations ou établissements publics (Trésor, Kwata, Sepanguy, GEPOG, Agamis, APPAAG).
Les aménagements réalisés par le Conservatoire visent à la conservation, la restauration et le partage du patrimoine naturel (mangroves, savanes, marais, avifaune…) et culturel (vestiges amérindiens, anciennes habitations, vestiges de bagnes…). Ils sont réalisés sur un territoire où la population est de plus en plus urbaine et fortement concentrée sur la bande littorale. Ils sont conçus dans le respect du caractère de chaque site, en lien avec les capacités de gestion et d’entretien et dans un souci de réversibilité.
Conformément à sa stratégie d’intervention à l’horizon 2050, le Conservatoire prévoit de continuer à renforcer son action en Guyane par l’acquisition ou l’affectation de nouveaux sites et leur mise en gestion opérationnelle.
Description du projet :
Le Mont Mahury revêt une importance particulière du fait de la grande rareté de ce type de relief sur le littoral amazonien et de ses forts enjeux écologiques et historiques. Cet espace subit de nombreuses pressions (défrichements illégaux, expansion de l’urbanisme, érosion du littoral …). L’ensemble de ces pressions menace l’intégrité du site et les continuités écologiques. Dans une optique de protection, le Conservatoire du littoral souhaite engager une action de concertation autour de la préservation et la valorisation du Mont Mahury dont les principaux propriétaires fonciers sont la Collectivité Territoriale de Guyane, le Conservatoire du littoral et des particuliers. Il semble essentiel d’associer l’ensemble des parties prenantes et en premier lieu les collectivités locales dans le but d’établir une stratégie commune sur le Mont s’articulant autour de plusieurs axes comme la gestion du site, les zones à préserver, la restauration de secteurs défrichée ou encore l’ouverture du site au public. La sociologie de l’agriculture illégale sur le mont est aussi étudiée et prise en compte dans le cadre du projet.
Le projet porté par le Conservatoire du littoral doit permettre à l’issue des concertations de mieux protéger le massif par une maitrise foncière publique sur des secteurs plus étendus, de mieux le gérer le site avec la mise en place d’un plan de gestion et d’un comité de gestion opérationnel et de mener des actions de renaturation et de valorisation.
Ce poste est financé par le fonds vert « renaturation des villes et villages » et le programme européen BESTLIFE
Description des missions
Sous l’autorité de la responsable de l’antenne de Guyane, le(la) chargé(e) de projet aura en charge la coordination de ce projet et devra :
1. Mettre en place et animer le processus de concertation :
- pour aboutir à un document cadre de gestion (sur le modèle des plans de gestions des sites du Conservatoire) pour une durée de 10 ans ;
- pour le traitement des occupations illégales.
Le chargé de projet bénéficiera de l’aide de prestataires spécialistes des questions de concertation,
d’animation de réunions et de sociologie. Il pourra également être appuyé pour la rédaction du document final.
2. Fédérer les acteurs du secteur pour aboutir à un réseau de surveillance efficace du Mont Mahury.
3. Assurer le pilotage des actions de renaturation sur les secteurs qui auront été validés dans le cadre de la concertation et en fonction du budget disponible.
4. Mettre en place les actions de valorisation du site en particulier la création d’un sentier de découverte.
5. Proposer et mettre en œuvre les actions de communication et de valorisation du projet.
6. Assurer le suivi administratif et financier du projet
Le(la) chargé(e) de projet assurera le suivi administratif des conventions de partenariat et de financement.
Il(elle) sera en charge de la préparation des marchés de travaux ou de prestation intellectuelle (rédaction
des CCTP, analyse des offres et exécution des prestations et travaux) et fera le suivi des prestataires.
Il(elle) devra faire le reporting administratif et financier à destination des financeurs.
Ce projet implique de travailler en synergie avec le reste de l’équipe de l’antenne de Guyane, avec la délégation Outre-mer et avec les services du siège basés à Rochefort.